Mardi 14/12/2021
Midi de la Poésie
Une bête entre les lignes, essai de zoopoétique
12h40-13h30 – MRBAB
Avec Anne Simon, essayiste et Philippe Drecq, acteur
Illustration live par Marine Schneider, illustratrice
Prix : 8 € | Tarif plein - 6 € | Étudiants - 5 € | Professionnels & demandeurs d’emploi
Réservations : https://www.fine-arts-museum.be/fr/agenda/
Entre les lignes de nos textes, de nos cultures et de nos vies, se glissent des bêtes – familières, indifférentes ou effroyables. Anne Simon aborde la richesse de nos relations aux animaux à travers les récits et les rêves des écrivains.
Si la littérature est apte à évoquer la puissance et la profusion des vies animales, c’est que la langue et l’écriture elles-mêmes, souvent considérées comme des « propres » de l’espèce humaine, se découvrent traversées par l’animalité. La langue poétique permet d’accéder aux bêtes qui, soufflant et traçant leurs histoires de vie et de survie à même le monde, nous ont peut-être appris à lire.
Entre le temps immémorial de notre évolution avec les bêtes sauvages et le temps contemporain du saccage du vivant, Anne Simon explore les livres-arches qui déploient les mondes fascinants auxquels nous ouvrent les animaux.
Ces voyages imaginaires – en dialogue avec des travaux d’historiens, d’anthropologues ou de philosophes – élargissent nos galaxies mentales et nous permettent de renouveler notre entrelacement avec les autres vivants.
Pour (re)découvrir Marcel Proust, Jean Giono, Maurice Genevoix, Béatrix Beck, Jacques Lacarrière, Andrzej Zaniewski, Jean Rolin, Olivia Rosenthal, Yves Bichet, Maryline Desbiolles, Tadeusz Konwicki, Henrietta Rose-Innes, Marie Darrieussecq, Éric Chevillard, Svetlana Alexievitch, Jacques Derrida, Jean-Christophe Bailly…
Directrice de recherche au CNRS, Anne Simon est rattachée au Centre de recherches sur les arts et le langage, où elle anime le Pôle Proust et le programme de zoopoétique Animots, dédié aux études animales littéraires. Sa recherche, centrée sur la question du sensible, porte sur les relations entre inventivité philosophique et création littéraire, et sur les dimensions poétiques, écologiques et éthiques du vivant. Sur ces problématiques, elle a porté un programme soutenu par l’Agence nationale de la recherche (Animots, 2010-2014) et codirigé quatre numéros spéciaux : Face aux bêtes/Facing animals (dans L’Esprit créateur, 2011) ; Humain-Animal/Human-Animal (dans Contemporary French and Francophone Studies, 2012) ; Écopoétiques (dans Fixxion, 2015) et Zoopoétique (avec André Benhaïm, dans Revue des Sciences humaines, décembre 2017).
Son essai de zoopoétique, Une bête entre les lignes, est paru aux éditions Wildproject en avril 2021.
Elle est par ailleurs l’autrice de À leur corps défendant, les femmes à l’épreuve du nouvel ordre moral (avec Christine Détrez, Seuil, 2006) et de quatre ouvrages sur Proust : Proust ou le réel retrouvé (PUF, 2000) ; Proust e la filosofia contemporanea (traduit par Giuseppe Grasso, Solfanelli, 2013) ; Trafics de Proust. Merleau-Ponty, Sartre, Deleuze, Barthes(Hermann, 2016) ; La Rumeur des distances traversées. Proust, une esthétique de la surimpression (Classiques Garnier, 2018).
Philippe Drecq : « Comédien, acteur, interprète, conteur, écrivain, photographe, voice over ou narrateur ? Difficile de me définir artistiquement par une seule de ces activités. Par contre, parmi toutes ces matières artistiques celle que je préfère (à part la ouate...), c’est le travail de la voix et du texte en studio. Aussi loin que je remonte dans ma mémoire, je n'ai aucun souvenir de déception ou d'insatisfaction liées au travail de lecture et d'interprétation du texte en studio. Non pas qu'il soit parfait, loin de là, mais il est structurellement et viscéralement lié au présent... Il y a certes un travail en amont sur le sens du texte, mais lorsque la voix sort et qu'elle revient dans le casque après avoir pris quelques millièmes de secondes pour traverser le silence de l'espace, c'est du bonheur. Au risque de paraître imbu de moi, j'aime entendre ma voix dans le casque et réécouter les prises... À travers ma voix j'aime la personne que j'entends car elle possède encore en elle une aura de mystère et de flou, un potentiel d'évocation que l'image a perdu. »
Marine Schneider est née à Bruxelles en 1991. Elle a suivi des études d’illustration à LUCA School of Arts à Gand (Belgique) et à KhIB à Bergen (Norvège). Après avoir débuté sa carrière d’illustratrice en Norvège, elle publie ses albums aux éditions Versant Sud, Pastel, Seuil, Albin Michel et Cambourakis. Elle réside actuellement à Bruxelles.