Jeudi 30/09/2021
Midi de la Poésie : Traduire la poésie d’Audre Lorde, une œuvre pionnière immense, à la croisée de la littérature et la sociologie.
Entretien avec Gerty Dambury, autrice, metteuse en scène et traductrice, mené par Célestina Jorges, libraire. Lectures par Cathy Min Jung.
12h40-13h30 – Rideau de Bruxelles
Pay what you can : tarif minimum 8 € (5€ par les étudiants en Art du spectacle et 1,25€ par les Articles 27)
Réservations : billetterie@lerideau.brussels - +32 (0)2 737 16 01
L’apport théorique d’Audre Lorde a été primordial pour repenser l’articulation des différents rapports d’oppressions dans la société états-unienne contemporaine. Sa littérature s’inscrit au cœur de la société de son temps, notamment avec son recueil Sister Outsider (Mamamélis). Elle a mené des combats politiques inextricablement liés à sa pratique poétique, jusque-là méconnue du lectorat de langue française. La publication de ses écrits poétiques à L’Arche s’attache à rendre accessible cette littérature d’avant-garde aux formes plurielles, dont la poésie fait indéniablement partie. Le premier recueil, La Licorne noire (Black Unicorn), écrit en 1978 et traduit par Gerty Dambury, occupe au sein de ses écrits poétiques une place particulière. La poétesse apparait sous toutes les facettes de sa féminité, comme fille, mère, amante, poète, militante. Ces poèmes d’amour évoquent l’apogée d’un désir, empreint de forces et d’une sensualité que la prise de conscience aiguë des discriminations subies ne parviendra pas à brider. À la fois charnels et érotiques, ses poèmes renouent avec une spiritualité ancestrale.
La collection Des écrits pour la parole, fondée par L’Arche en 2017, explore la poésie dans ses formes d’expression les plus libres, radicalement affranchies d’un format classique, pour mettre en valeur des œuvres aux résonances multiples, traversées de réflexions politiques cruciales pour penser les sociétés contemporaines.
Gerty Dambury, autrice et metteuse en scène, est née à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Après des études d’anglais et d’arabe, elle complète sa formation par des études d’Arts du Spectacle. Elle écrit et met en scène pour le théâtre depuis 1981 et ses pièces, dont certaines sont traduites en anglais et en espagnol (Lettres Indiennes, Trames) ont été montées en Guadeloupe, Martinique, Avignon, Paris, La Havane et New York. Sa pièce Trames a reçu le prix SACD de la dramaturgie de langue française en 2008. Elle travaille également sur le théâtre africain américain et traduit de l’anglais. Son essai sur l’histoire du premier théâtre ouvert par des Noirs à New York en 1821, Le rêve de William Alexander Brownî, a remporté en 2015 le prix Carbet de la Littérature et du Tout-Monde. Sa dernière pièce La radio des bonnes nouvelles, qui redonne la parole à des figures féminines méconnues ou oubliées, a été créée en mai 2018 à la Guadeloupe. Elle a également publié deux romans. Les rétifs, qui porte sur les événements de mai 1967 en Guadeloupe, a été traduit en anglais et publié à New York par The Feminist Press sous le titre The Restless. La sérénade à Poinsettia est son second roman. Elle publie également de la poésie (Effervescence, Rabordaille, Fureur enclose). Militante afro-féministe, elle est active au sein du collectif Décoloniser les Arts, dont elle fut l’une des fondatrices en 2015. Sa traduction des poèmes d’Audre Lorde The Black Unicorn paraîtra en 2021 aux éditions de l’Arche.
Claire Stavaux se passionne dès le plus jeune âge pour le théâtre ; d’Avignon, où elle passe son adolescence, à Berlin, où elle est comédienne au sein de la compagnie MOB (Macht Ohne Bühne). Également traductrice littéraire, elle a traduit les ouvrages de Clemens Setz, L’Amour au temps de l’enfant de Mahlstadt et Le Syndrome indigo, publiés aux éditions Jacqueline Chambon. Depuis 2015, elle occupe les fonctions d’éditrice chez L’Arche éditeur, dont elle prend la direction en avril 2017. Elle crée la même année la collection Des écrits pour la parole, impulsant un nouvel élan poétique.
Cathy Min Jung est née à Séoul et a grandi en Belgique, dans la campagne wallonne. Après sa formation au Conservatoire Royal de Bruxelles, elle foulera de nombreuses scènes belges avant de travailler plus régulièrement à Paris et à Londres. Son premier retour en Corée du Sud, sa terre natale, marquera un tournant dans son parcours. À son retour, elle posera finalement ses valises à Bruxelles, ville où elle réside actuellement. C’est un autre voyage qu’elle entamera alors : celui de l’écriture. D’abord un documentaire, qu’elle réalise, et puis une première pièce, Les Bonnes Intentions, directement sacrée aux prix de la Critique pour le texte et la scénographie. Parallèlement, elle monte sa compagnie, Billie On Stage, et continue à défendre une démarche artistique engagée. Au gré des rencontres et des projets, elle est tour à tour autrice, actrice ou metteuse en scène, parfois les trois. Depuis septembre 2021, elle est à la barre du Rideau de Bruxelles dont elle s’est vu confier la direction générale et artistique.
Celestina Jorge Vindes est à l’origine de Pépite Blues, une librairie qui célèbre les littératures d’Afrique et de ses diasporas. C’est également un espace de rencontres et d’échanges autour de créations culturelles et artistiques diverses.