Camille Readman Prud'homme vous propose une courte lecture de son recueil de poèmes, Quand je ne dis rien je pense encore, suivie d'un entretien animé par Ariane Herman.
Quand je ne dis rien je pense encore - paru aux éditions de l’Oie du Cravan - est le tout premier recueil de Camille Readman Prud’homme et compte parmi les entrées en liératures les plus marquantes de 2021. Dedans, l’autrice parvient très bien à poser le doigt sur l'absurdité à la fois pathétique et émouvante des représentations sociales.
Résumé
Quand je ne dis rien je pense encore explore en poésie ces moments où la conversation s’interrompt et où les choses à dire restent en nous, parce qu’elles nous apparaissent trop incertaines ou trop particulières pour être partagées. Ces instants où ce qu’on pense se sépare de ce qu’on dit, où parfois notre visage dit des choses que nous préférerions garder pour nous, où il nous arrive de parler en retard. Entre ce qui se manifeste en nous-mêmes, ce que nous montrons et ce qui est perçu se créent des écarts, que nous tendons toujours plus à taire qu’à expliciter. Chacune, chacun, se retrouvera dans la fragilité de ces instants si rarement nommés.
Camille Readman Prud’homme est née à Montréal. Elle a complété une maîtrise en création littéraire à l’Université du Québec à Montréal et poursuit présentement des études doctorales portant sur l’énonciation vulnérable à la New York University. Elle collabore fréquemment avec les revues Moebius, Zinc, Estuaire, Beside, Captures. En 2021, elle a publié Quand je ne dis rien je pense encore à l’Oie de Cravan, qui a remporté le Prix des Libraires – Poésie 2022, de même que le Prix Alain-Granbois 2022, en plus d’être finaliste du Prix Émile-Nelligan et sélectionné par le jury du Grand Prix du livre de Montréal. Depuis septembre 2022, elle collabore à titre d’autrice à l’émission de radio Il restera toujours la culture, diffusée sur les ondes de Radio-Canada.
« j’ai un visage que je préférerais n’avoir pas. ce que je cache il le montre, ce que je tais il le trahit. je connais des gens qui paraissent calmes quand ils s’affolent et amicaux quand ils s’ennuient. leurs contrefaçons demeurent imperceptibles, leur visage prend la forme de ce qu’ils disent, mais le mien me révèle comme un confident déloyal, quand je parle je me dédouble, je suis dans ce que je dis mais aussi dans ce qui me raconte, et souvent il me semble parler en retard ou parler en second. »